Manifestations d'étudiants à Téhéran et en province depuis une semaine, menaces du Guide suprême de recourir à la force pour les mater, tentative du président Khatami de calmer la situation... la condamnation à la peine capitale de Hashem Aghajar, un intellectuel iranien du courant réformateur, a entraîné l'Iran dans une nouvelle spirale de tensions. Condamné à mort pour avoir mis en cause le droit de regard du clergé chiite sur la vie politique, ce professeur d'histoire a fait savoir hier qu'il était prêt à mourir et ne ferait pas appel. Cela n'a pas empêché l'autorité judiciaire de persister en défendant son verdict : «Comment peut-on défendre quelqu'un qui se dit musulman mais remet en cause les principes de la religion... et qualifie de singes ceux qui imitent les dignitaires religieux. Est-ce que ces déclarations, répétées à de nombreuses reprises par l'accusé lors du procès, ne justifient pas un tel verdict de la part d'un juge musulman et croyant ?»
Si la justice persiste, la peine sera exécutée d'ici vingt jours, a prévenu son défenseur. Il recevrait auparavant les 74 coups de fouet dont a été assortie sa peine. Rompant le silence pour la première fois depuis le verdict, le 7 novembre, Mohammad Khatami, que tous ses proches pressaient d'intervenir, a jugé le «verdict inapproprié», estimant qu'il n'aurait «jamais dû être prononcé». Il a aussi invité au calme les étudiants. Ceux-ci ne semblent pas vouloir pour autant se démobiliser malgré l'évocation, lundi, par le Guid