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Libération

Les bâtons de Bagdad dans les roues de l'ONU

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Même réduite, la possibilité d'entraver les inspections existe.
publié le 14 novembre 2002 à 1h45

New York de notre correspondant

Quand le «tuyau» leur est parvenu, les inspecteurs de l'Unscom, l'ancienne commission de désarmement de l'ONU, étaient des plus sceptiques. Avant ce mois d'août 1995, les Irakiens n'avaient pratiquement jamais livré d'informations sur leurs programmes d'armement de destruction massive. Cette fois pourtant, on suggérait à l'Unscom de se rendre dans une ferme d'élevage de poulets, à l'ouest de Bagdad. Une fois sur place, les experts vont trouver des milliers de documents, mais aussi des vidéos. Sur les images, des dizaines d'animaux sont exposés à des agents biologiques, lors d'expériences réalisées par les scientifiques irakiens. Saddam Hussein explique que l'opération était «illégalement» menée par son beau-fils, le général Hussein Kamel Majid, qui vient de faire défection en Jordanie en affirmant que Bagdad développe des armes biologi ques. Quelques semaines plus tard, le leader irakien convainc Kamel de rentrer dans son pays. Il sera aussitôt abattu, et la «coopération» irakienne prendra fin.

Hostilité. Quatre ans après le départ des inspecteurs de l'Unscom de Bagdad, leurs successeurs n'auront pas la tâche facile. Durant ses sept années passées en Irak, de 1991 à 1998, la commission onusienne s'est heurtée à l'hostilité du régime. Aujourd'hui, les experts de la Cocovinu, l'organisme qui a pris la place de l'Unscom, et de l'AIEA (Agence internationale de l'énergie atomique), vont devoir tout reprendre à zéro. «Il ne suffit pas d'arriver pour p