C'est une des rares personnalités du camp réformiste qui ose dénoncer haut et fort l'emprise des religieux sur la vie politique. Sa condamnation à mort pour blasphème et son refus de faire appel dans un pays qui voue toujours un culte aux martyrs et à ceux qui sont prêts à se sacrifier ont donné une nouvelle cause aux réformistes en perte de vitesse et permis à un mouvement étudiant moribond de ressusciter. Désormais, Hashem Aghajari, un universitaire professeur d'histoire, est devenu le porte-drapeau de ceux qui veulent le changement en Iran. Depuis une semaine, les manifestations se succèdent pour empêcher qu'il soit exécuté et revendiquer une démocratisation du régime que le président Mohammed Khatami a été impuissant à obtenir. Elles ont même obligé ce dernier à sortir de sa prudente réserve pour exprimer son désaccord avec l'institution judiciaire (contrôlée par les factions les plus conservatrices) qu'il s'était toujours gardé de critiquer. Il a même déclaré : «Ce verdict ne semble pas applicable et ne sera pas appliqué.»
Dépolitisation. Face à la montée de la contestation, le guide suprême, Ali Khamenei, a critiqué le fonctionnement de sa propre justice tout en menaçant de faire appel à la «force du peuple» si les réformistes de l'exécutif et du législatif ne trouvaient pas un terrain d'entente avec les conservateurs du pouvoir judiciaire. Mais le mouvement étudiant, qui apparaît beaucoup plus faible qu'en juillet 1999, où il avait déferlé dans la rue avant d'être dure