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Libération

L'Amérique couve un Big Brother

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Le projet antiterroriste a été confié au vice-amiral John Poindexter.
publié le 15 novembre 2002 à 1h47

Washington

de notre correspondant

Les pères fondateurs des Etats-Unis doivent à nouveau se retourner dans leurs tombes. Au nom de la lutte contre le terrorisme, l'administration Bush étudie un projet, qualifié par les organisations de défense des libertés publiques de «folie orwellienne». Une agence du Pentagone est en train de mettre au point un superordinateur capable de rechercher et de croiser des informations concernant toute une série d'activités privées : paiement par carte, abonnement à un journal, dépôt d'argent à la banque, demande de passeport, achat de billets d'avion, consultation de sites web, e-mails...

Ce système informatique, baptisé «Total Awareness Information System» («système de veille totale»), serait en effet capable de «creuser» dans les multiples bases de données autour de la planète et de recouper les informations trouvées. Et tout cela sans avoir même besoin de l'autorisation d'un juge... Elément aggravant, le projet est confié au vice-amiral John Poindexter, dont l'éthi que n'est pas légendaire. Dans les années 1980, alors qu'il était au Conseil national de sécurité, il avait été l'instigateur de l'affaire dite «Iran Contra» (vente d'armes à l'Iran et reversement illégal des profits de cette transaction aux con tras du Nicaragua). Après une première condamnation en 1990, une cour d'appel avait cassé le jugement, considérant que Poindexter avait, en acceptant de témoigner devant le Congrès, gagné le droit à l'immunité. En janvier, Poindexter est discr