Rome de notre correspondant
Plus d'un siècle après l'unification italienne et la conquête des Etats pontificaux par les troupes de Giuseppe Garibaldi, en 1870, Jean Paul II a rendu visite hier matin aux parlementaires italiens en présence du président de la République, Carlo Azeglio Ciampi, et de l'ensemble du gouvernement Berlusconi. Pour la première fois dans l'histoire tourmentée des rapports entre le Vatican et l'Etat transalpin, les députés et les sénateurs accueillaient le pape à Montecitorio, siège de l'actuelle Chambre des députés qui abritait autrefois les tribunaux pontificaux. Lors de cette visite, considérée comme une réconciliation ultime entre deux voisins d'une même ville séparés par le Tibre et la question du pouvoir temporel du pape, le souverain pontife a été reçu en grande pompe par les élus, bannière du Vatican sur le fronton du bâtiment et honneurs militaires compris.
Principes. De l'avis général et malgré le concordat signé en 1929 et réactualisé en 1984, cette visite n'aurait pas été possible il y a encore dix ans, c'est-à-dire du temps où la vie politique italienne était dominée par la Démocratie-chrétienne (DC). A la suite de la disparition du parti catholique, l'opposition des partis laïques s'est peu à peu atténuée, permettant la cérémonie d'hier au Parlement. Issu de la DC, le président de la Chambre des députés, Pierferdinando Casini, a d'ailleurs noté dans son discours d'accueil : «Le souvenir des fractures est dépassé (...). Aujourd'hui, le respe