Toujours le même scénario. Des hommes «en treillis» ou «en uniforme», selon les témoins, appréhendent les «suspects», emmenés vers une destination inconnue. Quelques jours après, on retrouve leurs corps criblés de balles dans les faubourgs d'Abidjan. Au fil de ces assassinats, l'existence d'un ou plusieurs escadrons de la mort sévissant en toute impunité dans la capitale économique ivoirienne se confirme.
Leur dernière victime en date s'appelle Benoît Dacoury-Tabley. Enlevé le 6 novembre dans une clinique d'Abidjan par des hommes «en uniforme», ce médecin a été retrouvé mort deux jours plus tard dans le quartier d'Abobo. Son seul crime : il était le frère cadet de Louis Dacoury-Tabley, un ancien proche du président Laurent Gbagbo qui venait d'annoncer son ralliement à la cause de la rébellion.
Assassinats ciblés. Cette série d'assassinats politiques sans précédent dans l'histoire du pays a été inaugurée, dans la nuit du 18 au 19 septembre, par la mort du ministre de l'Intérieur de Laurent Gbagbo. Emile Boga Doudou, a été exécuté à son domicile par un commando rebelle aux premières heures de la tentative de coup d'Etat. Quelques heures plus tard, c'est l'ancien homme fort de la Côte-d'Ivoire, le général Gueï, qui était abattu, vraisemblablement par les hommes de la brigade antiémeutes de Boga Doudou. Depuis, ce sont surtout des personnalités de l'opposition ou leurs proches qui sont pris pour cibles, notamment au sein du Rassemblement des Républicains (RDR) d'Alassane Ouat tara