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Aux bonnes grâces de Berlusconi

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Le pape l'incite à écourter la peine d'Adriano Sofri,ancien dirigeant de Lotta Continua, condamné à 22 ans de prison.
publié le 16 novembre 2002 à 1h47

Rome de notre correspondant

Condamné en principe à croupir au pénitencier de Pise jusqu'en 2017, l'intellectuel italien et ancien dirigeant de Lotta Continua (Lc) Adriano Sofri pourrait bénéficier d'une remise en liberté. Au lendemain du message de Jean Paul II devant la Chambre des députés italienne, une majorité semble en effet se dégager parmi les parlementaires en faveur d'un «geste de clémence pour les détenus». Le chef du gouvernement Silvio Berlusconi a non seulement accueilli positivement cette requête du souverain pontife, mais il milite aussi désormais pour la grâce d'Adriano Sofri.

Dans une lettre ouverte publiée le 8 novembre par Il Foglio, le quotidien dirigé par son ancien porte-parole Giuliano Ferrara qui a toujours fait campagne pour la libération de l'intellectuel, Berlusconi estimait qu'à la lumière des écrits de Sofri, de sa personnalité et de son comportement en prison, son incarcération n'avait plus aucun sens : «La société ne peut attendre de sa détention un quelconque bénéfice en termes de rééducation et, dans ces conditions, la peine risque de n'être que punitive.»

Le rôle de Cohn-Bendit. Jusqu'à présent, tout en exprimant de la «compréhension» pour Sofri, condamné à vingt-deux ans de détention pour le meurtre, en 1972, du commissaire de police Luigi Calabresi à l'issue de huit procès controversés, Il Cavaliere s'était bien gardé de réclamer une grâce présidentielle. Selon Daniel Cohn-Bendit, c'est lui-même qui, au cours d'un entretien en juin dernier av