Amman envoyé spécial
En prévision d'une éventuelle attaque américaine contre l'Irak, les forces armées jordaniennes continuaient, vendredi, leurs opérations militaires contre la ville de Maan (sud du pays, à 215 kilomètres d'Amman), isolant cette cité de 35 000 habitants du reste du pays, traquant ce qu'elle appelle des «bandes armées de hors-la-loi» et instaurant le couvre-feu. Cette intervention, qui a nécessité des blindés, a provoqué des affronte ments armés, faisant cinq morts trois habitants, un policier, et un soldat tué accidentellement.
Elle intervient aussi après l'assassinat, fin octobre à Amman, du diplomate américain Laurence Fo ley. En l'absence de témoignages indépendants, il est difficile de savoir qui sont ces «groupes armés» trafiquants, islamistes, milices tribales... ? évoqués par les autorités jordaniennes qui affirment chercher à capturer leurs leaders. Ce n'est pas la première fois que cette région, particulièrement pauvre, où l'autorité de l'Etat est faible et les tribus puissantes, entre en rébellion. En 1989 et 1996, elle a déjà été le théâtre de plusieurs «émeutes de la faim» à l'instigation, semble-t-il, de meneurs islamistes. Une autre rébellion s'est produite en 2000.
Désertique. Située non loin de la frontière saoudienne, cette ville est volontiers fréquentée par les contrebandiers. Elle est considérée comme l'endroit de Jordanie où la concentration d'armes est maximale. Le gouvernement a d'ailleurs enjoint la population à remettre armes et