Londres
de notre correspondant
Le visage d'Evan Davies, morte asphyxiée jeudi soir, s'étale dans tous les journaux du royaume. Avec ses vieilles autopompes, l'armée a mis dix-sept minutes pour atteindre son immeuble en flammes à Halesowen, dans les West Midlands. Cette femme de 86 ans aurait-elle eu la vie sauve si la caserne de pompiers, distante d'un demi-kilomètre, n'avait pas été fermée ce soir-là ? Le débat fait rage à l'issue de deux jours de grève nationale des pompiers britanniques. Sur l'ensemble de la Grande-Bretagne, sept personnes ont péri dans des incendies. Les 52 000 pompiers du pays ont repris leur travail vendredi soir. Mais leur trêve risque de n'être que de courte durée. Ils ont prévu d'ici à Noël trois autres débrayages, longs chacun d'une semaine. Leur syndicat, le Fire Brigade Union (FBU) réclame une hausse de salaires de 40 % alors que le gouvernement néotravailliste ne se dit prêt à consentir qu'une augmentation de 11 % étalée sur deux ans. Loin de s'acheminer vers un compromis, les deux parties semblent se préparer à l'affrontement. Les 19 000 soldats, déployés à travers le royaume, ne savent plus où donner de la tête. ...quipés de véhicules bringuebalants, datant des années 50, appelés Green Goddesses (déesses vertes), ils ne peuvent rivaliser avec les camions rouges, tout neufs, des brigades du feu. Ils arrivent souvent trop tard sur les lieux et sont assaillis de fausses alertes. En l'absence des pompiers, le métro de Londres a dû fermer vingt-quatr