Jérusalem
de notre correspondante
Que s'est-il réellement passé vendredi soir à Hébron, dans ce que les Israéliens appellent désormais «l'allée de la mort», cette ruelle du quartier de Jabel Jawar sous contrôle israélien qui relie le caveau des Patriarches, site vénéré par les juifs et les musulmans, à la colonie juive de Kiryat Arba ? Comment trois Palestiniens armés de M-16 et de grenades ont-ils pu «tenir» une bataille rangée de quatre heures et demie face à des soldats expérimentés et lourdement armés, et finir par tuer neuf d'entre eux dont le colonel Dror Weinberg, plus haut gradé de Tsahal abattu depuis le début de l'Intifada et trois gardes de sécurité de la colonie voisine ?
Erreurs. Ces questions hantaient hier une population déjà «assommée» par la tuerie du kibboutz Metzer, qui, il y a une semaine, a coûté la vie à cinq Israéliens dont deux jeunes enfants abattus à bout portant dans leur lit. Le drame de Hébron semble avoir été le résultat d'une série d'erreurs militaires qui s'ajoutent à toutes celles de ces derniers mois, de Jénine, où treize soldats avaient trouvé la mort dans une maison piégée, à ce check point du sud de Naplouse où plusieurs soldats avaient été abattus du sommet d'une colline par un Palestinien armé d'une seule carabine.
Si les experts s'accordent sur ces erreurs de Tsahal, ils diffèrent sur les cibles visées par les tireurs palestiniens. Selon l'armée, ils prévoyaient de s'infiltrer dans la colonie de Kiryat Arba en se fondant dans le gr