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Libération

Fauché, Berlin demande l'aumône

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Au bord de la faillite, la ville se tourne vers l'Etat fédéral.
publié le 19 novembre 2002 à 1h49

Berlin correspondance

«Dans cette classe, seuls le tableau et les craies sont payés par la ville, les meubles sont de la récupération, le tableau en liège a été acheté par une collègue sur ses deniers personnels et le matériel de classe est financé par la caisse des parents !» Le ménage n'est fait à fond qu'une fois par an, le papier-toilette est rationné... L'inventaire de cette institutrice d'une école primaire de Wilmersdorf pourrait s'étendre à l'ensemble des services publics.

Artillerie lourde. Les piscines municipales ferment les unes après les autres. On parle de fermer un zoo, un opéra, un théâtre, une grande école, peut-être même un hôpital. «On se croirait au fin fond du Mezzogiorno !», s'exclame l'institutrice. Les faits sont là : Berlin, capitale de la première puissance économique européenne, est au bord de la faillite.

Au début du mois, le gouvernement du Land de Berlin, conduit depuis un an par le social-démocrate Klaus Wowereit, a révélé l'ampleur des dégâts : la ville accusera 46 milliards de dettes en 2002 (voir page suivante). Un gouffre dont elle ne peut pas s'extraire seule. La ville a supplié le gouvernement fédéral de sauver sa capitale. Mais le ministre de l'Economie, Hans Eichel, qui a déjà fort à faire avec son déficit public, est resté inflexible. Berlin est une ville-Etat, au même titre que Hambourg ou Brême, il doit apprendre à gérer son budget seul.

Déçue, la nouvelle coalition «rouge-rouge» (sociaux-démocrates et néocommunistes du PDS) a sorti l'ar