Jérusalem
de notre correspondante
Trois jours après le drame, l'embuscade palestinienne meurtrière de Hébron, qui a causé la mort de 12 Israéliens dont 9 militaires vendredi soir, continuait hier à diviser la population israélienne. En annonçant dimanche son intention d'assurer à Hébron une «continuité territoriale» entre le caveau des Patriarches site vénéré par les juifs et les musulmans et la colonie de Kiryat Arba, qui jouxte Hébron, en d'autres termes d'accroître la présence juive dans la ville palestinienne, Ariel Sharon s'est attiré les critiques d'une bonne partie de la gauche israélienne.
Frictions. Ce projet que le Premier ministre israélien caresse en secret depuis plusieurs années est en effet lourd de conséquences pour la population palestinienne de Hébron. Selon le ministre Likoud Danny Naveh, le plan de Sharon ferait passer de 20 000 à 2 000 le nombre de Palestiniens vivant à Hébron sous contrôle israélien. Pour assurer le bien-être des colons juifs, en leur bâtissant un «corridor» de sécurité, il faudrait en effet démolir des dizaines de maisons palestiniennes. «Ce projet va nous pousser à déployer davantage de soldats pour assurer la sécurité des colons, ce qui va renforcer encore les points de friction, alors qu'il faudrait au contraire les diminuer», s'est indigné hier le travailliste Shimon Pérès, ex-ministre des Affaires Etrangères d'Ariel Sharon. «L'idée même de créer une "zone de sécurité" au coeur d'une ville arabe doit être rejetée avec forc