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Libération

L'Italie ébranlée après la condamnation d'Andreotti

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Le verdict pourrait pousser à réformer la justice.
publié le 19 novembre 2002 à 1h49

Rome de notre correspondant

«J'ai reçu beaucoup de témoignages de solidarité. Au fond, il vaut mieux qu'ils me soient adressés de mon vivant plutôt que ce soit ma famille qui les reçoive après ma mort.» Au lendemain de sa condamnation à vingt-quatre ans de réclusion pour avoir commandité, en 1979, le meurtre du journaliste Mino Pecorelli, Giulio Andreotti était bien le seul hier à conserver dans les palais romains un semblant de sérénité. Le verdict de la cour d'appel du tribunal de Pérouse a provoqué en effet une véritable déflagration dans le monde politique italien.

Etonnement. «Surprenant» et «déconcertant», indiquaient hier en une la plupart des commentateurs transalpins. S'abstenant en règle générale de s'exprimer sur les décisions judiciaires, le chef de l'Etat, Carlo Azeglio Ciampi, a, dès l'annonce du verdict dimanche soir, publié un communiqué dans lequel il fait part de son «trouble profond». Aux prises avec la magistrature, Silvio Berlusconi a de son côté parlé de «justice folle», dénonçant un verdict politique prononcé par des juges qui chercheraient à «réécrire l'histoire italienne». La condamnation de Giulio Andreotti pour un homicide qu'il aurait commandité avec le boss de la Mafia, Gaetano Badalamenti, condamné lui aussi à vingt-quatre ans de réclusion, sous-entend en effet que l'homme qui a été à sept reprises président du Conseil et trente fois ministre serait un assassin lié à Cosa Nostra.

«Quand il fut blanchi de l'accusation d'association mafieuse (dans un