Berlin correspondance
Deux mois se sont à peine écoulés depuis la reconduction de la coalition SPD-Verts à une très courte majorité, et le chancelier Gerhard Schröder est déjà confronté à sa première grande crise. La croissance est au plus bas, le déficit public au plus haut, et personne ne semble plus croire aux recettes du docteur Schröder pour juguler le chômage. Tout ce que les Allemands voient, c'est que la promesse de ne pas augmenter les impôts ne sera pas tenue. Ce week-end, un sondage publié par la ZDF (deuxième chaîne allemande) a fait état d'une chute spectaculaire du SPD à 26 % de satisfaction, contre 55 % pour l'opposition chrétienne-démocrate. En plus, pour la première fois depuis qu'il gouverne le pays, Gerhard Schröder n'est plus la deuxième personnalité politique préférée des Allemands, mais seulement la septième.
Plafonnement. Pour réduire le déficit public, qui lui a valu les remontrances de Bruxelles, Gerhard Schröder a voulu d'abord couper dans les dépenses. Toute la semaine dernière, médecins, pharmaciens, et infirmières ont manifesté contre le projet de la ministre de la Santé, Ulla Schmidt, d'économiser 3,5 milliards d'euros en plafonnant les honoraires des médecins et les prescriptions. Malgré les protestations, les députés ont adopté ces mesures vendredi en même temps que la réforme du marché du travail, suivant les préconisations de la commission Harz, du nom du directeur du personnel de Volkswagen. «Pour que les caisses d'assurance maladie dépense