Strasbourg (UE) envoyé spécial
Alors que l'Union à 25 n'est pas encore réalisée, le Parlement européen se projette déjà dans l'Europe à 28 (1). Il a invité 214 députés des treize pays officiellement candidats à participer à sa session plénière cette semaine à Strasbourg. Outre les dix qui doivent devenir membres le 1er mai 2004, la Bulgarie, la Roumanie et la Turquie ont pu envoyer des délégations parlementaires dans la capitale alsacienne. Pour cette «première», le Parlement européen n'a pas fait les choses à moitié : l'interprétation dans les treize langues pratiquées par les futurs membres toutes appelées à devenir «langues officielles de l'Union européenne» a été offerte aux députés, afin qu'ils puissent s'exprimer dans leur langue. Ce dont plusieurs se sont réjouis, un tantinet émus de pouvoir parler ici slovaque ou lituanien. Les interprètes ont dû se serrer dans les cabines existantes, en attendant les travaux d'agrandissement. Cette répétition en grandeur nature a donné une idée de l'Europe de demain, cette Tour de Babel des temps modernes : en attendant que Sofia, Bucarest et Ankara rejoignent plus tard les dix nouveaux, Bruxelles va déjà devoir s'habituer à vivre et surtout travailler en 21 langues. Le temps de l'Europe des Six et de ses quatre langues est loin.
Compétence. Le multilinguisme est la marque de fabrique de l'Union, à la différence de toutes les autres puissances, actuelles ou passées, qui se sont constituées autour d'une langue commune, si ce n'est