A quoi sert l'Otan ? L'Alliance atlantique avait réussi à survivre à l'effondrement du bloc soviétique, mais le 11 septembre lui a porté un rude coup. Dès le lendemain de l'attaque terroriste, les dix-huit alliés de Washington se réunissent à Bruxelles et mettent en branle l'article 5 du traité de l'Atlantique-Nord. C'est du sérieux à n'utiliser qu'en cas de guerre, le coeur même de l'Alliance fondée en 1949. «Une attaque armée contre l'un de ses membres est considérée comme une attaque dirigée contre tous les membres», précise l'article qui sera officiellement «invoqué» le 2 octobre 2001. Depuis ? Rien. Ou presque : quelques avions Awacs sont allés faire de la surveillance aérienne aux Etats-Unis, une petite force navale a été déployée en Méditerranée orientale, les troupes de l'Otan ont participé à la traque contre Al-Qaeda en ex-Yougoslavie, les alliés ont accordé un droit de survol et ouvert leurs ports et aéroports aux forces américaines. Pour le reste c'est-à-dire l'essentiel des opérations militaires , l'Otan a été totalement absente d'Afghanistan et de l'océan Indien... comme elle le sera en cas de guerre contre l'Irak. Lors d'une réunion des ministres de la Défense à Varsovie en septembre dernier, l'Américain Donald Rumsfeld confiait même que l'idée d'utiliser l'Otan en Irak ne lui avait «pas traversé l'esprit» !
Etonnement. Cette absence de l'Otan a surpris les militaires français. Ainsi, lorsque le porte-avions Charles-de-Gaulle est arrivé dans l'océan Indien, l