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Libération

Marée noire : les scenarios du pire

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La météo pousse le fioul vers l'Espagne, voire la France.
publié le 21 novembre 2002 à 1h50

Qu'adviendra-t-il du pétrole du Prestige, après son naufrage en deux parties mardi ? Les experts en sont encore réduits à échafauder des hypothèses qui mêlent résistance des structures, vents et courants, dont les modèles informatiques sont souvent pris en défaut.

La principale question porte sur la résistance des structures du pétrolier, déjà très éprouvées, qui contenait plus de 60 000 tonnes lors du naufrage. Un point met tous les experts d'accord : les coques de navires ne sont pas conçues pour résister aux pressions qui règnent aux grandes profondeurs. Le Prestige, ou ce qu'il en reste, repose par 3 500 mètres de profondeur. «Là, il règne une pression de 350 kilogrammes sur chaque centimètre carré», explique Yvon Le Guen, spécialiste des grandes profondeurs à l'Ifremer. C'est 350 fois la pression atmosphérique. La coque a-t-elle résisté ? «Tout dépend bien évidemment de son état, mais aussi du degré de remplissage des cuves.» Parfaitement pleines, la déformation entraînée par la pression reste faible : le pétrole, comme l'eau, est incompressible. «Si vous essayez d'écraser un pot de peinture plein en marchant dessus, vous n'y arriverez pas», précise Yvon Le Guen. C'est pour cette raison que de nombreux instruments scientifiques destinés aux grandes profondeurs sont placés dans un récipient d'huile. En revanche, l'air est compressible, et s'il est présent en grande quantité dans un récipient fermé, celui-ci va se déformer jusqu'à ce que les pressions interne et externe s'