L'arrivée d'une forte tempête, avec des vents soufflant jusqu'à 110 km/h, faisait craindre, hier, l'extension de la marée noire sur le littoral de la Galice au cours des prochaines quarante-huit heures. Le pétrolier libérien Prestige, qui s'est brisé en deux mardi, avant de couler à 270 km de la côte, a déjà laissé échapper plusieurs milliers de tonnes de fioul en mer. Près de 300 km de côte ont été pollués autour du cap Finisterre. Dans les régions les plus touchées, 500 personnes s'efforçaient hier de nettoyer le littoral, sous le mauvais temps.
Après l'apparition, hier matin, d'une nouvelle nappe de fioul à l'entrée du ria de Corcubion, près du cap Finisterre, la protection civile a demandé d'urgence davantage de barrières de protection. Sur les côtes du Portugal, en revanche, la menace immédiate d'une marée noire paraît s'éloigner.
Un pilote danois, qui a navigué récemment à bord du Prestige, a déclaré hier dans un quotidien danois que «ce bateau n'aurait pas dû avoir l'autorisation de naviguer. Il était vieux, et j'espérais qu'il serait envoyé tout droit à la casse après avoir livré sa cargaison. Selon lui, le radar et le système anticollision ne fonctionnaient pas correctement. Ce bateau n'aurait jamais été autorisé à reprendre la mer s'il avait fait escale dans un port européen».
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