Strasbourg (UE) envoyé spécial
Recep Tayyip Erdogan, le dirigeant du Parti de la justice et du développement (AKP), poursuit son offensive de charme auprès des Européens. Le grand vainqueur des dernières législatives en Turquie s'est rendu hier au siège du Parlement européen, à Strasbourg, après une rencontre la veille à Bruxelles avec Romano Prodi, le président de la Commission, et en pleine tournée dans plusieurs capitales européennes. Partout, il a répété le même message : la Turquie a plus que jamais la volonté d'adhérer à l'Union.
Calendrier précis. Le problème est que les Européens, en dépit d'un discours officiel bienveillant, sont de plus en plus mal à l'aise face à cette candidature d'un pays peuplé de 68 millions de musulmans, qui plus est, situé principalement en Asie mineure. Or le temps des tergiversations semble révolu, Ankara exigeant que les Quinze lui donnent, lors du sommet de Copenhague des 12 et 13 décembre, un calendrier précis d'ouverture des négociations d'adhésion. Accepter, c'est prendre le risque d'un rejet des opinions publiques européennes, qui pourrait parasiter l'élargissement aux pays d'Europe de l'Est, lui-même peu populaire. Refuser, c'est prendre le risque de voir l'AKP, ce parti islamiste qui se dit «modéré», tourner le dos à l'Europe, et donner du grain à moudre aux durs de l'appareil d'Etat turc.
Début novembre, Valéry Giscard d'Estaing, président de la Convention chargée de préparer la Constitution de l'Union élargie, a mis les pieds dans l