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Libération

Autriche: la litanie des déçus de Haider

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Les législatives de dimanche risquent de sanctionner sévèrement le FPÖ.
publié le 23 novembre 2002 à 1h52

Linz envoyé spécial

Le laminoir à chaud de l'aciérie VOEST-Alpine de Linz mesure 1 300 mètres de long. Très moderne, la température n'y est pas excessive, mais le bruit demeure très pénible. Dans la cabine de pilotage électronique travaille Norbert K., 46 ans. Il boite. Sa jambe droite a été écrasée par un cylindre de métal il y a plus de dix ans. Une prothèse la remplace. En trente ans de maison dans ce fleuron de la sidérurgie autrichienne, il a vu passer plusieurs générations de travailleurs immigrés : «Des Turcs d'abord, puis des Yougoslaves, maintenant des Slovaques, des Tchèques, des Ukrainiens et même des Russes.»

Défection. «Dans ma ville, à Traun, les Turcs ont voulu construire une mosquée, raconte-t-il d'un ton vif. J'ai vu comment le responsable des "bleus" (la couleur du FPÖ, le parti d'extrême droite autrichien, ndlr) a réussi à les en empêcher, forçant même le maire à envoyer des bulldozers. C'est pour ça que j'ai voté pour eux la dernière fois. Mais qu'ils n'y comptent plus !» La raison de sa défection ? «Leur ministre de la Santé, Herbert Haupt, a instauré un nouvel impôt sur les pensions des accidentés du travail. Le résultat, c'est que, cette année, je dois payer 1 763 euros de plus. Et que ma fille ne pourra pas partir en vacances comme prévu.»

Norbert K. constitue aujourd'hui le plus grand problème du FPÖ. Ce métallo symbolise bien la déception de plusieurs centaines de milliers d'électeurs, écoeurés par les promesses non tenues des ministres d'extrême droit