Quito envoyé spécial
A l'entrée du PC de campagne présidentielle du milliardaire équatorien Alvaro Noboa Ponton, un petit édifice au centre de Quito, une femme recueille les signatures de soutien. Posée sur sa table, la maquette d'une des 200 000 maisons que le candidat affirme vouloir construire pour loger les plus pauvres. Pour le visiteur, la militante soulève le toit : «Regardez, la chambre des parents, celle des enfants. Cette maison de quatre pièces dispose de tout l'équipement électroménager. Et tout ça pour seulement 48 dollars par mois pendant dix ans et sans apport initial !» Avant de laisser repartir le futur électeur, elle lui offre un petit dépliant, «7 raisons de voter Noboa», le programme sommaire de celui qui affronte dimanche, au second tour de l'élection présidentielle, l'ex-colonel putschiste, Lucio Gutierrez Borbua.
A 52 ans, Alvaro Noboa Ponton, à la tête d'une fortune évaluée à 1,2 milliard de dollars, n'hésite jamais à afficher sa réussite. Ainsi l'an dernier, cet avocat né à Guayaquil, la capitale économique du pays, fait baptiser son fils dans la cathédrale Saint-Patrick de New York en présence d'acteurs de cinéma et d'autres personnalités. Puis il achète du temps d'antenne sur différentes chaînes équatoriennes pour diffuser les images de l'événement. Souvent présenté comme le simple héritier de son père, le «roi de la banane» Luis Noboa Naranjo, Alvaro Noboa a cependant bâti lui-même une partie de son empire, notamment grâce à ses succès dans le secte