Prague envoyé spécial
L'Union européenne a été la grande absente du sommet de l'Otan qui s'est achevé vendredi à Prague. Certes, les deux organisations «ont des intérêts stratégiques en commun», a réaffirmé la déclaration finale des chefs d'Etat et de gouvernement. Mais, sur tous les dossiers concrets, la défense européenne reste dans les limbes. Quant au «véritable partenariat stratégique», proclamé en 1999 au précédent sommet de l'Otan à Washington, le coeur n'y est plus. Dans les coulisses du sommet, on se demandait si Chirac et Blair allaient échanger plus qu'un simple bonjour après leur fâcherie sur les finances européennes, ou si Bush accepterait de serrer la main de Schröder voué aux gémonies pour son pacifisme.
Lacunes. A Prague, l'Otan a décidé de renforcer ses capacités militaires du côté européen. Les Etats-Unis dépensent deux fois plus pour leur défense que les dix-huit autres membres de l'Otan ensemble. Un «engagement capacitaire» a été approuvé afin de combler les lacunes. Ainsi, dans le transport aérien stratégique, l'Otan propose de créer une agence qui gérerait un parc de 16 avions acquis en location. Problème : le seul appareil disponible sur le marché est le Boeing C 17 américain. Au ministère français de la Défense, on craint que cet investissement se fasse au détriment du futur Airbus militaire A 400 M, dont le lancement est toujours bloqué par l'Allemagne.
Projet. La création entre 2004 et 2006 d'une Force de réaction de l'Otan (NRF, Nato Response Force),