Les spécialistes de la lutte antiterroriste exultent. «C'est un gros poisson, un très gros poisson», que les agents américains de la Central Intelligence Agency (CIA) ont remonté dans leurs filets, il y a trois semaines, dans le plus grand secret. La capture d'Oumar Mouhammad al-Harazi, alias «Abou Bilal al-Makki», alias «Abd al-Rahim al-Nashiri», connu dans les milieux islamistes sous le pseudonyme de «Mollah Bilal», représente le coup le plus sévère porté à ce jour aux structures opérationnelles d'Al-Qaeda. Activement recherché par tous les services de renseignements de la planète, ce Saoudien d'une trentaine d'années, né à La Mecque, apparaissait comme l'un des dirigeants clandestins les plus actifs du mouvement d'Oussama ben Laden.
Adjoint. Malgré son jeune âge, Abd al-Rahim al-Nashiri semblait occuper des fonctions d'adjoint auprès de Rachid Cheikh Mohammed, le commandant de la cellule des opérations extérieures d'Al-Qaeda, basée à Karachi (Libération du 8 novembre). Au printemps dernier, il était repéré dans la mégalopole portuaire du Pakistan, aidant à la réorganisation des fidèles de Ben Laden qui fuient l'Afghanistan. En mai dernier, il pilote une équipe de trois Saoudiens envoyée au Maroc pour évaluer les possibilités d'action contre les bâtiments de guerre de l'Otan mouillés à Gibraltar. Les services marocains interviendront après l'interception de plusieurs communications téléphoniques entre un certain «Mollah Bilal» et le chef de ce groupe, Zouhaïr Hilal Mohammed