Viana do Castelo envoyé spécial
«A cause de cette fichue marée noire, on vit dans l'angoisse.» Attablé au bar la Brise de la mer, rendez-vous des pêcheurs portugais de Viana do Castelo, un port à une quarantaine de kilomètres de la frontière espagnole, Joaquim Santos, 43 ans, regarde les vagues géantes qui déferlent sur la jetée. «Pour l'instant, on a plutôt de la chance. Les vents dominants sont de sud-ouest et ils poussent le fioul vers la Galice. Mais il faut rester prudent. A tout moment, les courants et les marées peuvent changer et nous rabattre cette saloperie de mazout par ici. Cela arrangerait bien les Espagnols que nos côtes servent de poubelles !»
Antipollution. Au sud du fleuve Minho, qui sert de frontière avec l'Espagne, une partie des côtes portugaises a été déclarée en état d'alerte. Etant donné la localisation du pétrolier échoué, à environ 270 kilomètres de là, et la progression des nappes de fioul, cette frange de littoral serait sous le coup d'«une menace réelle». La marée noire pourrait bien contaminer les fleuves Lima, Minho et Cavado, réputés pour leur biodiversité. D'Esposende à Moledo do Minho, en passant par Viana do Castelo, les patrouilles de sécurité maritime s'attachent à localiser d'éventuelles taches de fioul et à effectuer des prélèvements d'eau. Vendredi, des camions transportant du matériel antipollution étaient en route depuis Lisbonne. «Même si l'état de la mer rend pour l'instant impossible les opérations de prévention, nous sommes prêts à