Branle-bas de combat à La Corogne. Une nappe de fioul lourd échappée du Prestige s'approche du port espagnol, poussée par le courant et les vents violents de sud-ouest qui soufflaient vendredi sur la région. Une seconde nappe se dirige vers Ferrol, à vingt kilomètres au nord-est. A l'aide d'une bouée, des scientifiques de l'université de Vigo ont calculé que les principales nappes encore au large se déplacent de quatre kilomètres par jour vers la côte galicienne. La météo ne prévoit pas de changement de direction des vents avant au moins dimanche.
Les nettoyeurs de la côte espagnole n'auront pas de répit : une nouvelle nappe de huit kilomètres sur trois a été repérée près du site où repose le Prestige. Sans qu'on puisse savoir si le fioul s'est échappé avant ou après le naufrage du pétrolier. Fioul dont le Cedre, le centre français d'études des pollutions marines, n'a pu entamer les analyses que vendredi : «Les résultats partiels ne seront pas connus avant lundi.»
Les associations écologistes espagnoles ont entamé un bras de fer avec leur gouvernement. Elles fustigent le manque de moyens de lutte contre la marée noire et estiment que près de 20 000 tonnes de fioul se seraient déjà échappées des cuves du Prestige, le double des estimations avancées par Madrid. Des experts ont confirmé ce chiffre au quotidien espagnol El Pais, après analyse des images obtenues par le satellite Envisat (Libération du 21 novembre).
La Belgique a envoyé un navire spécialisé dans le pompage en haute