Les émeutes qui avaient ensanglanté, la veille, la ville de Kaduna (nord) après la parution d'un article jugé blasphématoire par les musulmans du Nigeria ont gagné, vendredi, la capitale fédérale, Abuja. A l'issue de la prière à la grande mosquée, des fidèles ont incendié plusieurs véhicules, non loin de l'hôtel où sont logés, sous bonne garde militaire, les candidates à l'élection de Miss Monde et les organisateurs du concours. Ces nouveaux incidents surviennent après les affrontements de la veille entre chrétiens et musulmans, qui auraient fait une centaine de morts et plus de cinq cents blessés à Kaduna.
Calme précaire. Un simple article, paru le 16 novembre dans le quotidien nigérian This Day à l'occasion de l'arrivée de quelque quatre-vingts candidates, a servi de prétexte au déclenchement de ces violences. L'auteur concluait légèrement que le prophète Mahomet aurait sans doute choisi une femme parmi l'une de ces créatures. Mercredi, le bureau à Kaduna du quotidien a été incendié par quelques centaines de musulmans. Le lendemain, une manifestation dégénérait en attaques contre des lieux de culte et des magasins appartenant à des chrétiens, qui auraient alors répliqué en s'attaquant à des mosquées. Vendredi, un calme précaire était revenu dans la ville, placée sous couvre-feu et quadrillée par l'armée. Dans la soirée, les autorités ont annoncé l'arrestation de l'auteur de l'article et du rédacteur en chef du quotidien.
Les musulmans ont toujours été majoritaires dans le no