Il y a les Etats pilleurs, les Etats qui se font piller et ceux qui organisent leur propre pillage. La République démocratique du Congo (RDC) fait partie de la deuxième, mais aussi de la troisième catégorie. Publié début novembre, un rapport d'experts mandatés par les Nations unies a jeté une lumière crue sur la mise à sac des immenses ressources naturelles de l'ex-Zaïre par le Rwanda et l'Ouganda, relayés sur le terrain par des milices rebelles congolaises. Mais les enquêteurs onusiens pointent également du doigt un «réseau d'élite congolais et zimbabwéen» composé de hauts responsables gouvernementaux et militaires des deux pays.
Partage. Très précis, ce rapport a suscité un tollé à Kinshasa, la question du partage des ressources naturelles étant l'un des points sur lesquels butent les pourparlers de paix de Pretoria (lire encadré). Le Mouvement de libération du Congo (MLC, soutenu par l'Ouganda) de Jean-Pierre Bemba exige en effet un partage du pouvoir à tous les niveaux en RDC, y compris au sein des entreprises d'Etat. Cette revendication est jugée «inacceptable» par Kinshasa. «Cela reviendrait à un pillage officiel du pays. Nous acceptons de partager le pouvoir politique, mais non de diviser les ressources de l'Etat», a commenté Bene M'Poko, ambassadeur de la République démocratique du Congo en Afrique du Sud.
Embarrassé par les révélations de l'ONU, le président Joseph Kabila a limogé plusieurs responsables politiques, et pas des moindres. Mis en cause nommément, le minis