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Libération

Haider ne fait plus recette en Autriche

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A 10 %, l'extrême droite s'effondre aux législatives, remportées par les conservateurs.
publié le 25 novembre 2002 à 1h52

Vienne de notre correspondant

Le désastre était annoncé : hier, aux élections législatives, l'extrême droite autrichienne (FPO) s'est littéralement effondrée, n'obtenant que 10,16 % des suffrages. Depuis son score historique de 26,9 % en 1999, elle a perdu les deux tiers de ses électeurs. A l'inverse, la victoire est écrasante pour les conservateurs (42,27 % des voix pour l'OVP, soit 16 % de gain par rapport à 1999). Ils ne laissent à leurs adversaires sociaux-démocrates que 36,9 % (+ 4 %) des électeurs. La dernière place revient aux Verts, avec 8,96 %. Deux années et demie de pouvoir ­ partagé avec la droite classique ­ auront donc suffi pour venir à bout d'un parti qui avait effrayé une bonne partie des Européens.

Incompétence. A observer de près les structures du FPO, on s'aperçoit que son effondrement était quasiment programmé. Le parti souffrait d'une croissance trop rapide. Une comparaison : alors qu'en 1999 le FPO a remporté autant de voix que l'÷VP (et même 400 de plus), on estime son nombre d'adhérents à seulement 50 000, contre dix fois plus pour les conservateurs. D'où, aussi, le manque crucial de cadres qualifiés. Le parti s'est couvert de ridicule, obligé de faire démissionner quatre de ses ministres pour incompétence avérée. D'autre part, son succès reposait essentiellement sur des promesses d'une extrême démagogie ­ baisse importante des impôts, distribution des «milliards entreposés à ne rien faire dans les caves de la banque nationale», fermeture hermétique de