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Libération
Interview

«L'exercice du pouvoir est fatal à ces partis»

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publié le 25 novembre 2002 à 1h52

Chercheur et spécialiste des mouvements d'extrême droite (1), Jean-Yves Camus répond à Libération.

La participation gouvernementale est-elle fatale à l'extrême droite populiste ?

Oui. C'est vrai aujourd'hui pour le FPO comme ça l'a été, en 1999, pour New Zealand First en Nouvelle-Zélande. Et en janvier aux Pays-Bas, la liste Pim Fortuyn sera très certainement balayée. Tous les partis qualifiables comme d'extrême droite ou nationaux-populistes xénophobes ayant participé à une coalition gouvernementale ont subi des revers aux élections suivantes. La seule exception est Allianza Nazionale, en Italie. Mais, bien qu'issue de l'ex-parti néofasciste, cette formation atypique a réellement fait sa mue. Au Danemark, le Parti du peuple danois réussit à s'en tirer parce qu'il influence le gouvernement de centre droit auquel il apporte l'indispensable appoint pour une majorité au Parlement, mais il ne participe pas au gouvernement. En Suisse, l'UDC de Christoph Blocher continue à croître consultation après consultation (lire page suivante) parce qu'il reste perçu comme extérieur à la «formule magique» (union nationale gouvernant la Confédération depuis un demi-siècle, ndlr). L'exercice du pouvoir au niveau local a aussi des effets délétères. On l'a vu en Allemagne avec l'échec de l'ex-magistrat anticorruption Ronald Schil qui, après un triomphe en 1999 à Hambourg, n'a pas transformé l'essai.

Quelles sont les raisons de tels échecs ?

La première cause est la composition des élites dirigeantes