Madrid de notre correspondant

«Le gouvernement cache mal son incompétence.» Cette accusation, lancée par l'organisation écologiste galicienne Adena, se fait le relais des critiques croissantes qui affleurent contre la mauvaise gestion de la marée noire par le gouvernement espagnol de José Maria Aznar. Fait symptomatique : samedi, le numéro 2 de l'exécutif, Mariano Rajoy, a établi ses quartiers à La Corogne, où il a pris la tête d'un comité de crise censé coordonner une action gouvernementale qui, pour beaucoup, brille jusqu'à présent par son inefficacité.

Indolence. Opposition socialiste, écologistes, syndicats de pêcheurs, dirigeants de la marine marchande s'en prennent tout d'abord à l'indolence des autorités régionales et nationales, toutes deux dirigées par le Parti populaire (PP, centre droit) d'Aznar. Il a fallu attendre près d'une semaine pour que les ministres concernés se rendent sur les lieux. Jeudi, Arias-Canete, en charge de la Pêche, considérait encore qu'il s'agissait «d'une simple fuite, mais pas d'une catastrophe écologique». Quant au président de la région autonome de Galice, le septuagénaire Manuel Fraga, il serait parti à la chasse près de Tolède quelques jours après le naufrage. Vendredi, le chef de l'opposition socialiste, José Luis Zapatero, avait fulminé : «Cette indifférence est une insulte pour les gens qui vivent de la mer.»

Alors qu'une nappe de 19 km de long se rapproche du littoral, le gouvernement cherche à minimiser l'impact des fuites du fioul. S