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Libération
Enquête

Los Angeles, dix ans après les émeutes

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Que sont devenus les protagonistes du drame de 1992, Rodney King en tête ? Et qu'est-ce qui a changé à South Central ?
publié le 25 novembre 2002 à 1h53

Los Angeles envoyée spéciale

Depuis quatre mois, les habitants de Los Angeles, en particulier ceux des quartiers noirs et latinos, ont l'impression de revivre un mauvais film, celui des brutalités policières qui avaient déclenché à South Central les pires émeutes de l'après-guerre aux Etats-Unis : 58 morts, 1 118 bâtiments détruits en cinq jours, 800 millions de dollars de dégâts. Dix ans après ces événements, provoqués par l'acquittement, le 29 avril 1992, des quatre policiers blancs qui avaient passé à tabac un automobiliste noir, Rodney King, une nouvelle affaire réveille les vieux démons de Los Angeles.

Le 6 juillet dernier, Donovan Jackson, 16 ans, est arrêté dans une station-service d'Inglewood, un quartier noir à l'ouest de South Central. Un policier le menotte puis lui assène un coup de poing. Le tout filmé par un vidéaste amateur, ce qui déclenche une procédure pour brutalités policières. Les avocats qui défendaient les principaux acteurs de l'affaire Rodney King sont à nouveau de la partie. Et, comme pour l'affaire Rodney King, le procès a été transféré dans une autre juridiction, plus blanche et plus tranquille. «On a l'impression qu'on essaie de provoquer notre colère comme si nous, les Noirs et les Latinos, étions incapables de faire notre travail de juré et de citoyen», dit Molly Bell, activiste noir qui mène les manifestations à Inglewood depuis l'arrestation de Donovan Jackson. «Je suis terrorisée, cette affaire ressemble tellement au scénario de 1992.»

Paranoïa