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Libération

Poussée xénophobe en Suisse

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Lancé par la droite populiste, le référendum sur le droit d¹asile a été rejeté de justesse.
publié le 25 novembre 2002 à 1h53

Genève de notre correspondant

La droite extrême a remporté hier une victoire sans précédent en Suisse. Elle avait lancé un référendum pudiquement appelé «Contre les abus dans le droit d¹asile», qui visait à fermer pratiquement ses frontières aux réfugiés. Seule contre le gouvernement d¹union nationale et toutes les formations politiques du pays, de droite comme de gauche, l¹Union démocratique du centre (UDC, droite populiste) a failli rallier à elle une majorité des Helvètes qui se sont rendus aux urnes ce week-end (47,57 % de participation). Le référendum a été rejeté par seulement 2 500 voix d¹écart ­ 50,1 % de non contre 49,9 % de oui. La marge est si serrée que les résultats n¹ont pas été annoncés officiellement et devront faire l¹objet d¹un recomptage. Une majorité de cantons (12,5 cantons contre 10,5) a cependant dit oui à la droite extrême. Malgré la défaite en termes de voix, personne n¹est dupe : l¹UDC, emmenée par Christoph Blocher, a le vent en poupe comme jamais.

Démagogique. Pourtant, ces dernières semaines, la coalition gauche-droite au pouvoir et tous les partis de l¹éventail politique s¹étaient mobilisés pour dénoncer avec force une initiative jugée tout à la fois irréaliste, impraticable, démagogique et xénophobe. Ce référendum visait à renvoyer dans les Etats limitrophes de la Suisse ­ la France, l¹Allemagne, l¹Italie et l¹Autriche ­ tous les demandeurs d¹asile qui auraient transité par ces pays. Ouvrant potentiellement une crise diplomatique entre la Suisse