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Libération

Ces normes de l'Est tombées dans notre assiette

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Bio, nucléaire... une adhésion soumise à la réglementation.
publié le 26 novembre 2002 à 1h53

La poignée de main est tiède. C'est la méfiance qui caractérise l'accueil que réservent aux dix pays candidats les organisations de consommateurs et de défense de l'environnement d'Europe de l'Ouest. Marie-José Nicoli, la présidente de l'UFC-Que choisir (Union fédérale des consommateurs), se déclare «tout à fait favorable à l'élargissement». Pour ajouter aussitôt : «On n'a aucun moyen de contrôler actuellement les produits importés de l'Est.» «Beaucoup de produits bio arrivent de Pologne, précise-t-elle. Et, sur le bio, on ne sait rien. On ne sait pas s'il y a des contrôles des normes en place.» Sa crainte est que «les règles appliquées dans les futurs Etats membres concernant la sécurité sanitaire et le contrôle ne soient pas au même niveau de rigueur qu'ici.» Au Bureau européen des unions de consommateurs (Beuc), la porte-parole Caroline Hayat n'a aussi qu'une seule réserve : un affaiblissement des normes en vigueur dans l'Union européenne.

A l'Ouest, les fantasmes vont tellement bon train que le ministère de l'Agriculture polonais s'est senti obligé d'y répondre point par point. En novembre 2000, il a mis en ligne sur son site Internet un document sur «les stéréotypes véhiculés dans l'Union européenne sur l'agriculture polonaise (1)». Avec un paragraphe consacré à «la qualité et la sécurité alimentaires». L'argumentaire polonais tient en deux points : si les Européens de l'Ouest ont été contraints de durcir les normes qu'ils nous imposent aujourd'hui, c'est parce que leurs