Brentwood envoyé spécial
A la descente du train, les passagers sont accueillis par un avertissement aussi chaleureux qu'un panneau à l'entrée d'une ville du Far West : «Si vous commettez un crime à Brentwood, votre nom et votre portrait seront apposés sur cette affiche.» Au milieu, il n'y a pour l'instant qu'une vague silhouette, sombre et menaçante. Mais, dans trois semaines, la police locale promet qu'une vraie personne sera désignée à la vindicte publique et placardée sur les murs de la gare, ainsi que dans le reste de cette agglomération de l'est de Londres.
A l'origine du projet, le sergent Piers Quinnell avoue qu'il a déjà «quelqu'un en tête», premier d'une longue série. Un habitant de Brentwood, voleur de voitures, auteur de plusieurs cambriolages. «Il doit comparaître en décembre. Quand le verdict sera prononcé, je l'informerai par lettre qu'il a été choisi.» Le contrôleur judiciaire et les services de santé ont déjà donné leur accord. «Nous nous assurons qu'il n'est pas fragile psychologiquement.» Son forfait sera révélé, son visage jeté en pâture à une opinion inquiète. L'homme disposera de sept jours pour faire appel. «Il devra invoquer une bonne raison. Par exemple que sa grand-mère agonise et risque de décéder à la vue des posters.»
Récidivistes. Ces réprouvés devront remplir plusieurs critères. Purger une peine d'au moins un an de prison pour vol ou trafic de drogue, être récidivistes, majeurs et ne pas présenter de tendances suicidaires. Piers Quinnell raconte av