Washington
de notre correspondant
La princesse Haïfa al-Fayçal n'a pas le profil d'une amie des terroristes. Son père, le roi Fayçal, a été assassiné par eux en 1975. Son mari, le prince Bandar ben Sultan, ambassadeur saoudien à Washington, est l'une des personnalités les plus pro-occidentales du royaume. Haïfa al-Fayçal reconnaît avoir versé de l'argent à une étudiante saoudienne de Californie, pour couvrir ses frais médicaux, mais elle dément catégoriquement avoir été au courant de l'usage de ces fonds. Selon le dernier Newsweek, le FBI n'exclut pas que l'argent ait atterri dans les poches de deux des terroristes du 11 septembre, Khaled al-Midhar et Nawaf al-Hazmi. Les spécialistes de l'Arabie Saoudite jugent absurde qu'on puisse imaginer que la princesse ait pu être au courant, mais l'affaire n'en a pas moins déclenché un torrent de soupçons. Un nouveau signe de la très grande détérioration, depuis quinze mois, de l'atmosphère entre les deux pays.
Objectif. Loin de se refermer, la plaie ouverte le 11 septembre 2001 s'envenime lentement. «Il y a un jeu de miroir entre les deux pays. En Arabie Saoudite comme aux Etats-Unis, les gouvernements affirment que la relation est excellente. Mais, dans chaque pays, la classe politique remet en cause l'intérêt de cette alliance. Dans chacun des deux pays, on a le sentiment d'être trahi par l'allié», commente Chas Freeman, ancien ambassadeur à Riyad pendant la guerre du Golfe. Selon lui, les responsables d'Al-Qaeda peuvent se frotter les