Premiers mots du rapport annuel de l'Onusida, rendu public hier : «En 2002, l'épidémie de sida a causé plus de 3 millions de décès, et on estime que 5 millions de personnes ont contracté le virus cette même année, ce qui porte à 42 millions le nombre de personnes vivant avec le virus dans le monde.»
Désastre en Afrique. Chaque année, c'est la même litanie. Et le même constat dans l'avancée de l'épidémie. «Cette année pourtant, remarque Peter Piot, directeur de l'Onusida, il y a deux faits marquants. Pour la première fois dans l'histoire de l'épidémie, il y a autant de femmes touchées que d'hommes. Et, en second lieu, c'est la confirmation des graves conséquences économiques de la maladie, avec le retour de la famine.» Un désastre qui se confirme, en particulier, en Afrique subsaharienne, qui regroupe plus des deux tiers des morts du sida de la planète. «L'ampleur de l'épidémie qui touche le continent africain est telle, explique l'Onusida, que même si des programmes de prévention, de traitement et de prise en charge exceptionnellement efficaces devaient prendre effet immédiatement, les conséquences humaines et économiques se feraient massivement sentir pendant des générations.»
En Afrique australe la proportion nationale d'adultes infectés peut dépasser des niveaux «inimaginables». Dans quatre pays, plus de 30 % des adultes sont touchées : au Botswana (38,8 %), au Lesotho (31 %), au Swaziland (33,4 %) et au Zimbabwe (33,7 %). Ces trois derniers pays sont maintenant confrontés