Le Byzantio pourra-t-il pénétrer dans les eaux françaises ? Ce vieux pétrolier devait arriver hier soir à Tallinn (Estonie), pour charger 50 000 tonnes de fuel lourd (de même type que celui du Prestige) à destination de l'Asie, via les côtes françaises et espagnoles, Gibraltar et le canal de Suez. Il figure sur la liste noire des contrôleurs de l'Etat du port, après une longue série d'infractions à la législation internationale. Il aurait, selon l'unité de renseignements de la Lloyd's, été impliqué dans une collision en Méditerranée en avril.
Contrôle. Hier matin, le secrétaire d'Etat français aux Transports, Dominique Bussereau, a demandé aux autorités estoniennes de procéder à un contrôle approfondi de l'état du pétrolier. La France verra ainsi si l'Estonie «a vraiment la volonté d'entrer dans l'Europe», a ajouté le secrétaire d'Etat, provoquant l'ire à Tallinn. «Il y a tout juste une semaine, le Byzantio a été vérifié dans le port de Rotterdam aux Pays-Bas», a déclaré le porte-parole du ministère estonien des Transports, ajoutant qu'il n'y a pas d'élément récent justifiant un nouveau contrôle. La menace française a porté. «Nous voulons inspecter le navire dès que possible, une fois que le pilote nous aura donné le signal», a déclaré à l'AFP René Sirol, chef du département de sécurité maritime à Tallinn.
Le Byzantio appartient à la firme grecque Aegean Oil depuis août 1999. Sa gestion est assurée par sa filiale Aegean Shipping Management. C'est un pétrolier à simple coque, c