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Libération

Fragile espoir de paix au Sri Lanka

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Avec la trêve, les Tamouls déplacés reviennent en zone rebelle.
publié le 28 novembre 2002 à 1h55

Kilinochchi envoyé spécial

Immigration, douane, no man's land : le checkpoint d'Omantai, au nord du Sri Lanka, ressemble à s'y tromper à un poste-frontière. Au sud, c'est le territoire gouvernemental, parsemé de camps militaires. Au nord, la gigantesque zone tenue de facto par les Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE), le redoutable mouvement séparatiste armé qui lutte depuis près de vingt ans pour l'indépendance des régions tamoules du nord et de l'est du pays. Dix à quinze mille guérilleros, dont environ un quart de femmes, tiennent ici en échec une armée dix fois plus nombreuse. Depuis 1990, les séparatistes règnent en effet en maîtres sur une population de 40 0 000 personnes, exclusivement tamoule puisqu'ils ont chassé les rares Cinghalais et musulmans de la région. Soumise depuis des années à un strict blocus économique par le gouvernement, cette enclave rebelle vivait jusqu'à peu dans une pauvreté absolue, littéralement coupée du reste du monde depuis douze ans.

Retour. Avec le processus de paix, la route A9, autrefois surnommée «l'autoroute de la mort» en raison des combats meurtriers qui s'y sont déroulés tout au long des années 90, a été rouverte en avril, pour la première fois depuis 1990. Depuis lors, l'A9 est envahie d'un flot incessant de réfugiés tamouls regagnant leur domicile après des années d'exode forcé. Beaucoup rentrent à Jaffna, la deuxième ville du pays, aux mains des forces armées mais depuis longtemps inaccessible par voie terrestre en raison d