Les Indiens cris et le gouvernement québécois marchent désormais main dans la main. C'est le message qu'ont voulu délivrer, au cours d'une tournée européenne qui s'est terminée dimanche dernier, le grand chef du Grand Conseil des Cris, Ted Moses, et les autorités du Québec représentées par le ministre délégué aux Affaires autochtones, Michel Létourneau. A Paris, ils ont vanté les mérites de leur accord, baptisé la «paix des braves». Ted Moses n'hésite plus maintenant à s'afficher devant les caméras québécoises aux côtés de son nouveau partenaire, sourire aux lèvres.
Entente. Par cette «paix», qualifiée d'«historique» par les deux parties en février, la communauté autochtone du nord-ouest québécois et la province canadienne ont mis fin à vingt-cinq ans de querelles politiques et juridiques. Aujourd'hui, elles vont même jusqu'à penser que les Européens pourraient s'inspirer de leur entente pour clarifier le statut des peuples autochtones du nord de l'Union européenne (Finlande, Norvège et Suède).
L'exploitation de l'énorme potentiel de ressources naturelles (hydroélectriques, forestières et minières) sur le territoire de la baie James, où vivent plus de 13 000 Cris, a longtemps été un sujet de discorde. Les Cris s'étaient mobilisés en 1970, après l'annonce de la construction de barrages impliquant l'inondation d'une grande partie de leur territoire de chasse. En 1975, un premier accord octroyait aux Cris 230 millions de dollars (autant d'euros) de dommages et intérêts. Mais ce t