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Libération

La sinistre ferveur de la jeune garde de Gbagbo

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Les «patriotes» font régner peur et suspicion.
publié le 29 novembre 2002 à 1h56

Abidjan de notre correspondante

«De même que Dieu avait envoyé Moïse pour sauver le peuple d'Egypte, il nous a envoyé le président Laurent Gbagbo.» Jean-Claude Koué est un fervent partisan du gouvernement, avec lequel son organisation, le Congrès des jeunesses patriotes (Cojep), «travaille en symbiose», dit-il. Les arrestations arbitraires ? «La police fait son travail, rien n'arrive en dehors de la loi.» Les tensions ethniques ? «Je suis bété de Gagnoa (ethnie et région d'origine du président Gbagbo, ndlr) et je peux vous dire que les Dioulas (ethnie du nord, ndlr) et les Bétés vivent en parfaite harmonie.» Jean-Claude Koué assure que la composition du Congrès ivoirien est «multiethnique». De son côté, le chef de l'Etat ne manque jamais une occasion de remercier «la jeunesse» pour son soutien sans faille. En octobre 2000, n'avait-elle pas marché en sa faveur, au lendemain de la présidentielle, pour arracher le pouvoir au général Robert Gueï qui tentait de le confisquer ?

Médias de guerre. Cette jeunesse, fer de lance du régime Gbagbo, a un «général», porté au pinacle par les médias d'Etat : Charles Blé Goudé. Réputé pour ses prises de position musclées, il a présidé la Fédération estudiantine de Côte-d'Ivoire (Fesci), dont les dérives violentes ont défrayé la chronique. Autre figure sail lante du mouvement des «patriotes» : Laurent Tapé Koulou, directeur du quotidien ultranationaliste le National, véritable machine de guerre dirigée contre le Rassemblement des républicains (R