Les Kurdes d'Irak ne veulent pas se lancer à l'aveuglette dans une guerre contre Saddam Hussein. «On ne peut discuter d'un renversement du régime sans se mettre d'accord sur l'alternative», a expliqué hier à Libération Massoud Barzani, leader du PDK (Parti démocratique du Kurdistan) venu à Paris en même temps que Jalal Talabani, dirigeant de l'UPK (Union patriotique du Kurdistan). A nouveau alliés après plusieurs conflits, les dirigeants des deux factions kurdes qui contrôlent depuis la fin de la guerre du Golfe en 1991 le Kurdistan d'Irak étaient venus à l'invitation du président du Sénat, Christian Poncelet. Ils doivent participer aujourd'hui à un colloque organisé par l'Institut kurde (1). Reçus par le ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, et au Quai d'Orsay, ils ont souligné le rôle que veulent jouer les Kurdes dans «un Irak fédéral et démocratique».
Trahisons. Encouragés à se soulever par Washington à la fin de la guerre du Golfe, les Kurdes d'Irak avaient été abandonnés à leur sort avant que l'émotion suscitée par leur exode n'incite la communauté internationale à créer une «zone de protection» au nord de l'Irak. «Beaucoup de gens nous ont trahis au cours de notre histoire, mais cette fois les Etats-Unis défendent leur propre intérêt national et le président américain s'est beaucoup engagé. Nous voulons donc croire qu'ils seront sérieux dans ce qu'ils offriront pour garantir l'avenir de notre peuple», souligne Massoud Barzani, affirmant néanmoins n'avoir eu jusqu'ic