Le naufrage du Prestige a cruellement rappelé les difficultés d'intervention au large, souvent par gros temps, pour pomper les nap pes de pétrole avant qu'elles ne dévastent les côtes. Après la catastrophe de l'Erika, le gouvernement français avait lancé un appel d'offres pour la mise au point de nouvelles techniques d'intervention. Deux des dix projets ont été définis en coopération avec le Cedre (Cen tre d'étude des pollutions marines). Ces deux concepts de navires capables d'opérer dans des conditions météo difficiles ont été présentés jeudi.
Moissonneuse. Chez Alstom Marine, l'architecte naval Christian Gaudin a imaginé une moissonneuse des mers baptisée Oil Sea Harvester (OSH). Long de 130 mètres, le navire est capable de naviguer à 20 noeuds (environ 37 km/h) pour se porter rapidement vers la zone d'intervention. Ses trois coques à fort tirant d'eau permettent de créer deux larges espaces à l'abri de la houle et des vagues, simplifiant le travail de pompage. Selon Christian Gaudin, «il pourrait rester opérationnel avec des creux de 5 à 6 mètres», fréquents dans l'Atlantique en automne et en hiver. Tout en navigant à vitesse réduite (1 à 3 noeuds), l'OSH pourra utiliser trois méthodes différentes de ramassage en fonction de la viscosité du pétrole répandu : avaler les hydrocarbures qui remontent sur un simple plan incliné qui joue le rôle de lame séparatrice ; utiliser un tapis roulant recouvert d'une «moquette» oléophile ou, pour les fiouls les plus visqueux, les pellet