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Libération
Reportage

L'armée afghane au pas occidental

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Instructeurs français et américains viennent former les «guerriers».
publié le 30 novembre 2002 à 1h56

Kaboul envoyé spécial

Le colonel Nezamodine Choopan possède un joli sabre. Il l'a sorti pour passer en revue ses nouvelles troupes, le 4e bataillon de l'«armée nationale afghane», le deuxième à être formé par une cinquantaine d'instructeurs français. L'orchestre joue faux et les recrues, aux cheveux trop longs et à l'allure plutôt débonnaire, ont bien du mal à respecter l'ordre serré, un délicat mélange des traditions militaires russes et turques. Les treillis américains sont flambant neufs et les armes ­ toutes d'origine ex-soviétique ­ n'ont pas trop mauvaise allure. L'officier, d'ethnie ouzbek, présente ses 360 hommes au général Delawar, le chef d'état-major afghan, un gros monsieur engoncé dans un uniforme à la mode soviétique. Il y a là des Tadjiks, des Pashtouns, des Hazaras, d'autres minorités nationales. Un creuset afghan qui crie d'une seule voix avant la prière du mollah puis applaudit le discours du général. A défaut de celui du ministre de la Défense, le maréchal Fahim : l'ancien chef militaire de l'Alliance du Nord, n'a pas cru bon d'assister à la cérémonie, qui s'est tenue à la mi-novembre.

Prévue par les accords de Bonn en décembre 2001, la formation d'une armée afghane a débuté en mai. Seuls les Etats-Unis et la France ont accepté d'y participer. «L'objectif est une armée professionnelle de 60 000 hommes en 2008», explique le commandant Jacques de Montgros, de l'état-major français à Kaboul. Pour l'instant, environ un millier de soldats sont déjà passés par le