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Libération

Nouveau front à l'ouest de la Côte-d'Ivoire

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Deux mouvements rebelles revendiquent la prise des villes de Man et Danané.
publié le 30 novembre 2002 à 1h57

La Côte-d'Ivoire est au bord du chaos. L'apparition jeudi, à l'extrême ouest du pays, d'un nouveau mouvement de rébellion, voire de deux mouvements concurrents compromet un peu plus la tentative de règlement pacifique de la crise menée, depuis un mois, par la Cedeao (Communauté éco no mique des Etats d'Afrique de l'Ouest). Les efforts déployés par Dominique de Villepin, qui vient d'achever une tournée diplomatique en Afrique de l'Ouest, auront donc été vains.

«Diversion». Jeudi soir, un nouveau front s'est ouvert en Côte-d'Ivoire. Les forces gouvernementales ont perdu le contrôle des deux principales villes de la région frontalière avec le Liberia, une zone jusqu'ici épargnée par les combats. La prise de Danané a été revendiquée par le Mouvement populaire ivoirien du Grand Ouest (Mpigo), celle de Man par le Mouvement pour la justice et la paix (MJP). Aux contours encore flous, ces deux organisations se disent proches de l'ancien chef de la junte, Robert Gueï et affirment vouloir venger son assassinat, aux premières heures du soulèvement militaire à Abidjan, le 19 septembre par les forces de sécurité ivoiriennes.

«Il s'agit d'une manoeuvre de diversion des rebelles du Mouvement patriotique de Côte-d'Ivoire [MPCI, qui contrôle la moitié nord du pays, ndlr]», tranche Toussaint Alain, conseiller du président Gbagbo. Le MPCI dément. Manoeuvre de diversion ou non, elle a obligé les Forces armées nationales de Côte-d'Ivoire (Fanci) à se redéployer précipitamment. Jeudi, elles ont lan