Région de Man envoyée spéciale
Cette année, au lieu des déluges saisonniers, c'est une pluie de mitraille qui ravine la route menant à Man et ses dix-huit collines. Sur le bitume jonché de douilles, les chenilles des chars ont imprimé leurs traces et les obus tirés par des mortiers de campagne ou des hélicoptères de combat ont creusé des nids de poule. Dimanche soir, une colonne de soldats juchés sur des pick-up surmontés de mitrailleuses montait vers le nord. Une autre, qui comptait des mercenaires blancs, en descendait. En se croisant, les deux unités n'ont échangé ni gestes ni paroles d'encouragement. La bataille de Man n'est pas une promenade de santé. Hier soir, l'armée gouvernementale affirmait avoir repris le contrôle de la ville.
Effrayés. Avant d'en découdre avec les forces gouvernementales, les «nouveaux» rebelles, qui occupaient la grande ville de l'Ouest, ont affronté les militaires français, qui voulaient prendre l'aéroport. Selon le témoignage d'un habitant de Bogouiné, c'est dans son village, proche de l'aéroport, que les soldats français se sont positionnés pour attaquer, après avoir tenté une première approche infructueuse. L'affrontement a duré plusieurs heures, faisant au moins dix morts parmi les rebelles et un blessé léger côté français.
Après l'évacuation des ressortissants étrangers dans la nuit de samedi à dimanche, les combats ont recommencé avec l'armée gouvernementale. «On a vu passer à Bogouiné les hélicoptères et une cinquantaine de camions remplis