Menu
Libération
Interview

«Nous changerons de cap en douceur»

Article réservé aux abonnés
publié le 3 décembre 2002 à 1h59

Brasilia envoyée spéciale

Antonio Palocci est pressenti comme prochain ministre du Plan ou des Finances du futur gouvernement de Luiz Inacio Lula da Silva (Parti des travailleurs, PT), le Président élu du Brésil qui prendra ses fonctions le 1er janvier. Ce médecin de 42 ans est pour l'instant à la tête de la commission de transition chargée de préparer la passation de pouvoir entre le Président sortant, Fernando Henrique Cardoso, et Lula. Ancien trotskiste, Palocci, qui vient de quitter ses fonctions de maire de Ribeirão Preto (Etat de São Paulo), est un dirigeant du Parti des travailleurs ultramodéré. Sa gestion municipale, notamment la privatisation partielle de services publics, est même regardée comme un «laboratoire du "PT light"».

Comment analysez-vous la victoire de Lula ?

Elle n'est pas le fruit d'un vote protestataire, mais d'une mobilisation sociale en faveur des changements, attendus depuis une décennie, dans les domaines économique et social. Notre gouvernement va appeler la société civile à affronter avec lui les défis du Brésil dans le cadre d'un Conseil du développement économique et social qui réunira les divers secteurs de la société afin de parvenir à un consensus minimal sur les réformes que nous voulons faire.

Quelle est selon vous la réalité du Brésil dont hérite Lula ?

Le gouvernement Cardoso est parvenu à contrôler l'inflation. Il y a eu aussi de réels progrès, par exemple dans l'éducation ou certains secteurs de la santé. Mais les indices de l'exclusion so