Pékin de notre correspondant
Vladimir Poutine est à Pékin, et il n'y a plus un seul clignotant d'alerte qui s'allume sur les tableaux de bord stratégiques du monde. Il y a encore dix-huit mois, un pôle Pékin-Moscou, face à la nouvelle administration Bush et sa rhétorique très dure sur le bouclier antimissiles ou sur «l'axe du mal», pouvait sembler possible. Aujourd'hui, alors que chacun suit son propre chemin dans ses rapports ambigus avec l'Occident, c'est le commerce énergie et armes en particulier , qui lie le plus les deux anciens frères ennemis du communisme.
Le sommet entre Vladimir Poutine et Jiang Zemin encore président de la République pour quelques mois et réel «numéro un» de la Chine a certes donné lieu hier à quelques considérations sur l'état du monde : un appel à la Corée du Nord pour qu'elle abandonne son programme nucléaire, et aux Etats-Unis afin qu'ils normalisent leurs relations avec Pyong yang, ou encore un soutien commun à une solution négociée en Irak. Mais on a bien vu, par exemple lors de la négociation sur la résolution concernant l'Irak à l'ONU, qu'il n'y a pas d'axe diplomatique fort Pékin-Moscou capable de faire contrepoids à la puissance américaine actuelle que la Chine et la Russie courtisent séparément.
De ce fait, ce voyage de trois jours du Président russe en Chine a surtout une importante toile de fond commerciale, avec une forte odeur de pétrole et de gaz. La Russie veut en particulier pousser un projet de pipeline pétrolier d'un coût d