New York
de notre correspondant
«Cauchemar à Central Park», avait titré le New York Post, le 21 avril 1989. Deux jours plus tôt, au beau milieu de la nuit, une jeune femme de 28 ans qui faisait son jogging avait été trouvée dans une mare de sang, jetée au fond d'un talus dans le célèbre parc de New York. Aussitôt, la police interpelle cinq jeunes, tous noirs ou hispaniques, qui font partie d'une bande agressant les passants ce soir-là. Très vite, les jeunes, tous mineurs, confessent l'attaque et le viol de la jeune femme, restée plus de douze jours dans le coma et incapable de se rappeler quoi que ce soit. L'affaire enflamme New York et l'Amérique. La presse se déchaîne contre une nouvelle génération de sauvages et les adolescents sont tous condamnés à des peines allant de cinq à treize ans de prison.
Plus d'une décennie plus tard, l'histoire vient de refaire surface dans une ville qui aurait préféré l'oublier. Jeudi, le procureur général de Manhattan, Robert Morgenthau, devrait ainsi se décider pour ou contre une motion qui innocente les cinq garçons du viol. En début d'année en effet, depuis une prison du Canada, Matias Rayes, condamné pour plusieurs agressions sexuelles, a soudain avoué avoir commis l'attaque dans Central Park. Il a expliqué comment il avait suivi la joggeuse, avant de la frapper à la tête avec une branche et de la violer. Des tests ADN pratiqués sur le sperme retrouvé sur la victime ont confirmé ses dires.
Depuis, New York renoue avec ses anciens démons. Plu