Monokozohi est un petit village à 70 kilomètres au nord-ouest de Daloa, le principal centre cacaoyer de Côte-d'Ivoire. Les soldats français, déployés le long de la ligne de front entre les rebelles et les loyalistes ivoiriens, y ont découvert un charnier : le site mesure 30 mètres de long sur 2 de large, et des membres humains dépassent de la terre fraîchement retournée. «Nous ignorons combien de corps il contient, qui a tué ces gens et quand. Ce n'est pas notre mission d'exhumer les cadavres, et nous nous contentons de signaler ce que nous avons trouvé», a déclaré le lieutenant-colonel Ange-Antoine Leccia, porte-parole du contingent français.
Responsabilité. Aussitôt, le gouvernement et les rebelles du Mouvement patriotique de Côte-d'Ivoire (MPCI) se sont accusés mutuellement de la responsabilité du massacre. «Ceux qui contrôlent cette zone sont responsables de la sécurité des populations civiles. On ne peut qu'imputer la responsabilité de ceci aux assaillants, dont les méthodes sont bien connues», affirme le lieutenant-colonel Jules Yao Yao, porte-parole de l'armée ivoirienne. Monokozohi est actuellement sous le contrôle des rebelles.
Le commandant rebelle du secteur concerné, le sergent Zacharias Koné, a démenti toute responsabilité du MPCI, en précisant que ses hommes n'étaient pas dans le village lorsqu'il a été attaqué, à plusieurs reprises, par les forces régulières la semaine dernière. Les rebelles, affirme-t-il, n'ont regagné les lieux que jeudi, lorsqu'ils ont été al