Hongkong envoyé spécial
L'image surprend quand on débarque du train de Canton : à la gare de Hongkong, des panneaux du Falungong, la secte bannie à Pékin, sont accrochés sur les barrières de la file d'attente des taxis. Les passagers en provenance de Chine continentale ont ainsi tout loisir d'observer ces panneaux illustrés de photos de tortures d'adeptes entre les mains des policiers chinois... Une scène impensable de l'autre côté de la frontière.
Cette tolérance dans l'ancienne colonie britannique, revenue à la Chine en 1997, pourrait bientôt trouver ses limites si une loi «antisubversion», actuellement à l'étude, venait à être adoptée. Une perspective qui inquiète une bonne partie de l'opinion et de la société civile organisée du territoire, qui tentent de se mobiliser pour l'empêcher. Un combat qui, à leurs yeux, n'a de chances d'aboutir que s'il trouve des relais dans la communauté internationale.
Dans un petit bureau d'un immeuble vétuste, de jeunes militants du Hongkong Human Rights Monitor (HKHRM), un groupe de défense des droits de l'homme, lancent des pétitions, des séances de formation contre le projet de loi, et tentent de coordonner l'action d'une bonne quarantaine d'organisations regroupées au sein du Civil Human Rights Front, allant de la Commission catholique justice et paix à l'Association pour l'avancement du féminisme, en passant par les groupes étudiants, les syndicats, les journalistes, le Parti démocrate... Une mobilisation sans précédent depuis la rétroce